Libération - rafle devant les "restos du coeur" -
21 sans-papiers ont eu le tort d'être affamés
Ils étaient venus pour manger. Ils ont fini dans des fourgons de police. Mardi, vingt et un sans-papiers ont été interpellés à Paris alors qu'ils se rendaient à la distribution de repas organisée par les Restos du coeur place de la République, comme chaque mardi, jeudi et samedi soir. Hier, des responsables du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui soutiennent de longue date les sans-papiers, ont manifesté leur indignation : «Les Restos du coeur servent-ils d'appât à la police de Sarkozy ?»
Il est environ 19 heures, mardi. Des bénévoles de l'association fondée par Coluche se préparent à distribuer des colis de nourriture. 400 repas sont prévus. Selon des témoins, huit à dix fourgons de police sont garés derrière les bus touristiques habituellement stationnés aux abords de la place. Simultanément, dans les couloirs du métro, ainsi qu'aux nombreuses sorties qui entourent l'esplanade, des policiers effectuent, trois par trois, des contrôles d'identité sur les personnes «visiblement étrangères», selon l'expression d'un membre de RESF qui a assisté à plusieurs de ces contrôles.
Alertés, une trentaine de membres de RESF convergent place de la République. Des discussions s'engagent avec les policiers, et le ton monte lorsque des militants qualifient de «rafle» l'opération en cours. Brigitte Wieser, membre de ce groupe, témoigne : «Parler de rafle, ça les gêne, car cela fait référence à une période sombre de l'histoire. Mais selon le dictionnaire, une rafle est une arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un quartier suspect. Les personnes interpellées mardi étaient, de plus, clairement sélectionnées sur des critères physiques.» Le dernier fourgon quitte la place vers 21 heures alors que les bénévoles des Restos plient leurs stands.
Cette opération, ordonnée par le procureur de la République, a abouti à l'arrestation de «21 personnes», selon un bilan dressé par la préfecture de police, qui évoque une «opération de routine comme il s'en passe de manière régulière dans Paris, et qui n'avait aucun lien avec la distribution des Restos du coeur».
Ce n'est pas la première fois qu'une opération de police a lieu place de la République lors de la distribution de ces repas. Il y a quinze jours, les policiers s'étaient postés de manière beaucoup plus visible près des stands des Restos du coeur. L'intervention s'était soldée par deux arrestations, mais 150 repas avaient été distribués au lieu des 400 habituels.
Dans son communiqué, RESF dénonce «le ministre de la chasse aux étrangers» qui «monte d'un cran dans le cynisme» en prenant pour «cible les gens qui ont faim» et en transformant les «lieux de distribution en piège». «C'est comme pour les bêtes : l'appât au centre, les chasseurs en embuscade, les fourgons pour évacuer les prises.» Les Restos du coeur, ont, quant à eux, rappelé leur attachement à ne faire «aucune discrimination» et ont dénoncé des pratiques qui risquent de «faire peur aux plus démunis, qui n'oseront plus venir».
Il est environ 19 heures, mardi. Des bénévoles de l'association fondée par Coluche se préparent à distribuer des colis de nourriture. 400 repas sont prévus. Selon des témoins, huit à dix fourgons de police sont garés derrière les bus touristiques habituellement stationnés aux abords de la place. Simultanément, dans les couloirs du métro, ainsi qu'aux nombreuses sorties qui entourent l'esplanade, des policiers effectuent, trois par trois, des contrôles d'identité sur les personnes «visiblement étrangères», selon l'expression d'un membre de RESF qui a assisté à plusieurs de ces contrôles.
Alertés, une trentaine de membres de RESF convergent place de la République. Des discussions s'engagent avec les policiers, et le ton monte lorsque des militants qualifient de «rafle» l'opération en cours. Brigitte Wieser, membre de ce groupe, témoigne : «Parler de rafle, ça les gêne, car cela fait référence à une période sombre de l'histoire. Mais selon le dictionnaire, une rafle est une arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un quartier suspect. Les personnes interpellées mardi étaient, de plus, clairement sélectionnées sur des critères physiques.» Le dernier fourgon quitte la place vers 21 heures alors que les bénévoles des Restos plient leurs stands.
Cette opération, ordonnée par le procureur de la République, a abouti à l'arrestation de «21 personnes», selon un bilan dressé par la préfecture de police, qui évoque une «opération de routine comme il s'en passe de manière régulière dans Paris, et qui n'avait aucun lien avec la distribution des Restos du coeur».
Ce n'est pas la première fois qu'une opération de police a lieu place de la République lors de la distribution de ces repas. Il y a quinze jours, les policiers s'étaient postés de manière beaucoup plus visible près des stands des Restos du coeur. L'intervention s'était soldée par deux arrestations, mais 150 repas avaient été distribués au lieu des 400 habituels.
Dans son communiqué, RESF dénonce «le ministre de la chasse aux étrangers» qui «monte d'un cran dans le cynisme» en prenant pour «cible les gens qui ont faim» et en transformant les «lieux de distribution en piège». «C'est comme pour les bêtes : l'appât au centre, les chasseurs en embuscade, les fourgons pour évacuer les prises.» Les Restos du coeur, ont, quant à eux, rappelé leur attachement à ne faire «aucune discrimination» et ont dénoncé des pratiques qui risquent de «faire peur aux plus démunis, qui n'oseront plus venir».
arrestations massives et contrôles mobiles
Depuis l'été 2005, le ministère de l'Intérieur fait pression sur les préfectures pour qu'elles atteignent des objectifs chiffrés d'expulsions de sans-papiers. Résultat : une multiplication des arrestations massives d'étrangers sélectionnés au faciès dans certains quartiers de Paris à forte concentration immigrée : Belleville, Ménilmontant, Château-d'Eau, Barbès... «Mais comme ces opérations ont entraîné des protestations des riverains, notamment des commerçants, les flics ont changé de pratiques : des groupes de policiers déambulent et opèrent des contrôles mobiles», précise Jérôme Martinez de la Cimade (service oecuménique d'entraide). Objectif de ces arrestations ? Remplir les centres de rétention, antichambre de l'expulsion vers le pays d'origine. Mais également inciter les sans-papiers à se cacher.
En protestation, les associations de défense des étrangers, regroupées au sein du collectif «Uni(e)s contre une immigration jetable», ont envoyé, au printemps 2006, une lettre au procureur de la République de Paris. Chaque rafle suppose en effet son autorisation expresse. Un courrier resté sans réponse. Selon Richard Moyon, porte-parole de RESF, des rafles sont organisées partout en France. La semaine dernière, une douzaine de personnes ont été arrêtées à Meudon (Hauts-de-Seine), et d'autres avant-hier à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), dont une Ivoirienne mère de cinq enfants. En province aussi, les préfectures sont incitées à faire du chiffre. Les associations de défense des sans-papiers organisent, mercredi à 17 heures, sur les marches de la gare Saint-Charles de Marseille, un rassemblement de protestation contre les arrestations organisées dans la cité phocéenne.
1 Commentaires:
Je suis heureux que les restos du coeur existent, mais franchement dans cette affaire, je ne comprneds plus. L'antenne du secteur de Sarrebourg (Moselle) refuse catégoriquement à donner des aliments aux demandeurs d'asile sous pretexte qu'il s'agit d'une note nationale. Avez-vous plus d'informations ???
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