douanier Soutien aux familles et aux enfants <br> sans-papiers de Moselle (57): vous avez dit "centre de rétention" ?

24 janvier 2007

vous avez dit "centre de rétention" ?

extrait édifiant d'un entretien de Karine Tuil avec le ministre de l'intérieur...
(FOG-France5)




critique du livre de Karine Tuil -nouvel observateur- Sophie Delassein
«Du plus loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie en situation irrégulière. » Qui parle ? La romancière Karine Tuil ou son héroïne Claire Funaro ? D'emblée, elles se confondent avec leurs origines juives communes, une manie de l'introspection, un sentiment d'insécurité congénitale et une saine curiosité qui les pousse à enjamber un jour les fils barbelés d'un centre de rétention administrative.
Quand Claire Funaro est arrêtée par mégarde parmi des dizaines de sans-papiers, elle ne se rebelle pas, elle monte presque volontiers dans le panier à salade, direction Roissy. C'est là que se trouve le centre de rétention administrative, au plus près des avions du retour. Le no man's land est peuplé d'individus libres de retourner d'où ils viennent, ce « chez eux » qu'ils fuient justement. Cette Parisienne bon teint se fait alors appeler Ana Vasilescu. En attendant la décision du juge, qui l'enverra probablement en Roumanie d'où elle prétend venir, elle ne perd rien de la triste comédie qui se joue sous ses yeux : la peur, l'inhumanité, le racisme des réfugiés entre eux... Elle est bel et bien française, pourtant quelque chose la rapproche clairement de ces âmes migratrices, sa religion, qui lui a toujours donné le sentiment d'être condamnée à l'errance : « La mémoire est une vieille juive hystérique, tu lui dis de se taire, elle hurle encore plus fort, Souviens-toi !, Souviens-toi ! Tu n'as plus d'autre choix que de Lui obéir avec la peur que ça recommence, pas de répit pour les Préposés au Devoir de Mémoire. »

Pour mener à bien ce roman, son sixième, Karine Tuil a longtemps enquêté sur le destin de cette population en situation irrégulière en France et visité l'un des 21 centres de rétention, celui du Mesnil-Amelot, qu'elle décrit longuement. Elle a recueilli les sentiments des détenus et de leurs cerbères. Son aventure personnelle mêlée à celle de son personnage rend le récit réaliste, poignant, passionnant.

« Douce France », par Karine Tuil, Grasset, 176 p.

2 Commentaires:

At mercredi, 24 janvier, 2007, Anonymous Anonyme a écrit...

"on les met là dedans"

"si on les enfermait avec leurs parents, qui s'occuperait des enfants ?"

ben voyons !

 
At vendredi, 02 février, 2007, Blogger terra35 a écrit...

Je me souviens d'un moment inoubliable à l'aéroport de Strasbourg. A deux minutes du décollage du vol Bucarest (Roumanie), je remets vivement le petit dans les bras de sa mère devant la Police des frontières (zone de rétention). Celle-ci le sert fort dans ses bras, tous deux en pleurs s'éloignent....

 

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