douanier Soutien aux familles et aux enfants <br> sans-papiers de Moselle (57): RENNES - le scandale -

29 février 2008

RENNES - le scandale -

Rennes : avec son bébé au centre rétention - Ma-Tvideo France3

Rennes : avec son bébé au centre rétention - Ma-Tvideo France3

Bemenga Bekay était retenue au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande avec son bébé de 15 mois.

Dernière minute :

Barrage de nuit à l'expulsion : la mère libérée
A la sortie de la Cité judiciaire de Rennes, hier : Bemenga Bekai vient d'être remise en liberté après deux semaines au centre de rétention. Moment de joie avec son compagnon, leur fils et le député socialiste Marcel Rogemont. Photo : Marc Ollivier.
La Congolaise et son bébé ont échappé de justesse au charter. Des élus et le collectif de sans-papiers ont bloqué le centre de rétention de Rennes.
Les membres du collectif de soutien aux personnes sans papiers ne cachaient pas leur satisfaction, hier après-midi, après la libération d'une Congolaise et de son enfant de 15 mois, à la Cité judiciaire de Rennes. Bémenga Bekai, 35 ans, avait été placée au centre de rétention administrative (CRA), le 12 février, avec le petit Mickaël. Le préfet d'Indre-et-Loire avait, en effet, pris un arrêté de reconduite à la frontière contre elle. Son compagnon, Michel Auku, un Congolais de 42 ans, a, lui, été régularisé et il travaille comme routier à Tours.

Les voitures en travers

Le sort de l'Africaine devait être scellé hier. Un avion l'attendait, elle et son enfant, à Roissy à 10 h 30. Elle devait quitter le CRA vers 3 h. Mais, en pleine nuit, le collectif et des élus socialistes, emmenés par le député Marcel Rogemont, se sont donné rendez-vous devant les grilles du centre. C'est la première fois que des élus socialistes rennais prennent physiquement part à une protestation contre une reconduite à la frontière. Emmanuel Couet, maire de Saint-Jacques-de-la-Lande, où est situé le centre, et des adjoints au maire de Rennes sont là.

Le parlementaire, imité par d'autres militants, barre l'accès du CRA avec sa propre voiture. « Il est inadmissible que l'on brise une famille dont le conjoint est régulièrement installé en France, travaille et peut donc subvenir aux besoins de sa famille », s'indigne Marcel Rogemont. Pendant plus de deux heures, ils empêchent le départ.

Vers 5 h, Bemenga décide de ne pas monter dans l'avion. Alors, direction la gendarmerie de Rennes où elle a été placée en garde à vue avec son petit. Le parquet n'a pas opté pour la comparution immédiate, comme d'habitude. La jeune femme a été présentée, au début de l'après-midi, au juge des libertés et de la détention.

Le magistrat, estimant qu'elle présente « les conditions de représentation suffisantes », l'a remise en liberté, sous contrôle judiciaire, avec une assignation à résidence. La famille a pu regagner son domicile à Tours. Mais l'arrêté de reconduite est toujours en vigueur et le procès est prévu en avril. Mickaël, examiné plusieurs fois par un médecin, a perdu 1,8 kg durant ces deux semaines, « parmi les cris » et derrière les grilles du CRA.

Serge LE LUYER (Ouest France).